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Librairie Un Fil à la Page
17 mai 2012

9 juillet 1961. Dès le lever du jour, il fait

segle

 

9 juillet 1961. Dès le lever du jour, il fait déjà une chaleur à crever. Albert est ouvrier chez Michelin. Suzanne coud ses robes elle-même. Gilles, leur cadet, se passionne pour un roman de Balzac. Ce jour-là, la télévision fait son entrée dans la famille Chassaing. Tous attendent de voir Henri, le fils aîné, dans le reportage sur la guerre d'Algérie diffusé le soir même. Pour Albert, c'est le monde qui bascule. 
Saura-t-il y trouver sa place? Réflexion sur la modernité et le passage à la société de consommation, En vieillissant les hommes pleurent jette un regard saisissant sur les années 1960, théâtre intime et silencieux d'un des plus grands bouleversements du siècle dernier.

En vieillissant les hommes pleurent est un roman empreint en même temps d'une grande douceur et d'une grande douleur. Il nous raconte cette famille comme tant de famille où le silence, les douleurs personnelles tues, les souvenirs douloureux enfouis empêchent le bonheur d'entrer et chacun de vivre. Dramatique, le père ne veut plus de cette vie, d'ailleurs en a t-il un jour voulu depuis son retour de la guerre, il n'est resté en vie que pour son jeune fils en manque d'amour maternelle, pathétique, la femme qui se tourne vers la société de consommation et les bonheurs factices, touchant le mal-être de l'adolescent qui au contraire de son frère parti à la guerre, préfère la compagnie des livres souffrant de l'indifférence de sa mère. De très beau moment d'écriture, notamment la scène où le narrateur s'occupe de la toilette de sa vieille mère. 

 

russel banks 

A l'instar de ses pareils, hommes de tous âges et de toutes conditions que leur addiction au sexe a conduits devant les tribunaux puis relégués loin des "zones sensibles", le Kid, vingt et un ans, bracelet électronique à la cheville, a pour quartier général le viaduc Claybourne qui relie le centre-ville de Calusa, Floride, à son luxueux front de mer. Depuis toujours livré à lui-même, n'ayant pour ami qu'un iguane offert par une mère passablement nymphomane, le Kid s'est enivré de sexe virtuel jusqu'au jour où sa naïveté l'a jeté dans un des pièges où la police épingle les putatifs délinquants sexuels. 

Stigmatisé par une société devenue, jusqu'à l'hystérie, adepte du "surveiller et punir", ce jeune homme en rupture suscite l'intérêt d'un certain "Professeur", universitaire à la curiosité dévorante, sociologue atypique qui, dans le cadre de ses travaux sur les sans-abri en tous genres, approche le Kid pour s'instruire de son cas et, peu à peu, semble le prendre sous son aile. Mais il apparaît bientôt que le génial Professeur pourrait être un fabuleux menteur, et un expert en identités multiples; Par cette fiction magistrale, Russell Banks met en scène l'enfer de la "déviance" et le supplice de l'exclusion. 
Il exhausse à la dimension d'un récit aussi mythique que compassionnel l'aveuglement de nos sociétés saturées d'images et qui semblent avoir fait le choix – comme pour mieux s'oublier – de faire disparaître, jusqu'à la pathologie, leur corps collectif dans le rayonnement des écrans de la nuit sexuelle.

Un grand roman de Russel Banks, bouleversant, tantôt écrit dans une langue âpre, crue, tantôt très poétique, c'est un livre qui se mérite, se déguste. Il scrute l'amérique contemporaine avec ses contradictions, ses excès dans la condamnation d'hommes, sa part d'ombre, nous interroge sur la possibilité de vivre dans une société où nous nous demandons toujours ce qui est vrai, ce qui est faux -mais comment vivre sans croire-, sur la justice et ses limites, la dérive d'Internet, ce que deviennent nos enfants dans l'indifférence des hommes. 

 

journal d'un corps

 

 

 

Le titre pourrait rebuter plus d'un lecteur pourtant Daniel Pennac réussit une fois encore un coup de maître. Nous sommes heureux de suivre ce héros dans toute ses faiblesses, ses prouesses, ses interrogations face aux résonnances que la vie fait subir à son corps. Parfois génés quand les confidences sont impudiques, souvent rieurs de l'osmose que nous ressentons avec le narrateur, parfois triste, mais jamais longtemps, lorsque l'emprise du temps se fait sentir et que le renoncement prend le pas sur l'envie. C'est toute une vie dans laquelle nous nous fondons, un moule qui n'est plus ou pas encore à notre image mais qui nous dote d'une certitude, cette vie vaut d'être vécue.

 

 VISUEL ANGES

Franck, inspecteur du NYPD est un écorché vif, désabusé, sans coéquipier et obligé de consulter une psy ! Confronté à une affaire de meurtres de jeunes adolescentes d'apparence assez banale, celle-ci va se révéler beaucoup plus complexe. L'enquête maintient un très bon suspens mais ce qui est différent dans ce polar, c'est le personnage du flic, très loin de la caricature. Attachant, on éprouve rapidement une empathie pour cet homme hanté par les victimes de ses précédentes affaires et le souvenir de son père qu'il pense être un flic corrompu.

Ellory confirme un vrai talent d'écrivain avec une recherche fouillé, nous plongeant dans le quotidien des flics de New-York.      

 

 

les separes

 

 

Quand s'ouvre le roman, le 10 mai 1981, Alice et Cécile ont seize ans. Trente ans plus tard, celles qui depuis l'enfance ne se quittaient pas se sont perdues. Alice, installée dans un café, laisse vagabonder son esprit, tentant inlassablement, au fil des réflexions et des souvenirs, de comprendre la raison de cette rupture amicale, que réactivent d'autres chagrins. Plongée dans un semi-coma, Cécile, elle, écrit dans sa tête des lettres imaginaires à Alice. Tissant en une double trame les décennies écoulées, les voix des deux jeunes femmes déroulent le fil de leur histoire. Depuis leur rencontre, elles ont tout partagé : leurs premiers émois amoureux, leurs familles, leur passion pour la littérature, la bande-son et les grands moments des " années Mitterrand ". Elles ont même rêvé à un avenir professionnel commun. Si, de cette amitié fusionnelle, Kéthévane Davrichewy excelle à évoquer les élans et la joie, si les portraits de ceux qu'Alice et Cécile ont aimés illuminent son livre, elle écrit aussi très subtilement sur la complexité des sentiments. Croisant les points de vue de ses deux narratrices, et comme à leur insu, elle laisse affleurer au fil des pages les failles, les malentendus et les secrets dont va se nourrir l'inévitable désamour. Car c'est tout simplement de la perte et de la fin de l'enfance qu'il s'agit dans ce roman à deux voix qui sonne si juste.       

Un vrai coup de coeur pour ce roman extrêmement bien construit.

18.00 euros

  

 

COMTESSE

 

 

 

 

 

 

 

 

Sous sa plume parfois presque naïve, parfois acérée, drôle et touchante, Milena Agus nous livre l'histoire de trois soeurs, autrefois comtesses, plus ou moins ruinées, vivant dans un immeuble qui a perdu de sa superbe et qu'elles vendent par petit bout. C'est un conte philosophique cruel mais où l'optimisme resurgit au détour de chaque blessure. Chacune à sa manière se pose la question du bonheur, de sa place dans la société, de l'amour, de la solidarité, du handicap....

En 120 pages, tout est dit ! Un petit bonheur de lecture qu'il ne faut pas hésiter à s'offrir

13.30 euros 

  

VISUEL SILLAGE

LE SILLAGE DE L'OUBLI DE BRUCE MACHART EDITIONS GALLMEISTER

 

A travers ce premier roman, c'est une immersion totale dans le monde rude de la terre, avec ses codes,ses personnages aux caractères bruts que vous allez vivre. N'oublions pas la chaleur et la poussière du climat texan  

De l 'émotion à l'état pur, à découvrir.

Texas 1895, un homme devenu  fou de douleur suite au décès de sa femme morte en couches va entrainer ses 4 fils dans une vie dure et austère. Désormais, seuls ses chevaux comptent. Grâce à eux ils va s'enrichir et devenir un prospère  propriétaire terrien. Mais cette réussite fait ressurgir les rancoeurs de certains.   

 

 

 laurence vilaine   

 

Le silence ne sera qu'un souvenir, Laurence Vilaine editions GAIA

Une belle découverte que ce premier roman de Laurence Vilaine, jeune auteure d'origine nantaise.

Elle nous entraîne dans l'univers à la fois poétique et rude des roms, gitans de roumanie. La misère règne dans la petite communauté de Miklus. La vie n'est certes pas facile mais la solidarité, la fraternité et la musique aident à supporter les horreurs de la guerre, des privations et le racisme quotidien. Miklus est à l'aube de sa vie, une vie de silence et de non dits qui cache un terrible secret. Le poids des traditions ont empêché Miklus de changer le cours de la vie de Chepnki et de sa descendance. Effleurant l'Histoire, Miklus se soulage enfin du poids de ces erreurs et nous entraîne dans la tourmente de ces vie gâchées où le bonheur ne sera que de passage.

 

A lire absolument !

 

 

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"Le roi n'a pas sommeil" - Cécile Coulon - éditions Viviane Hamy

Nous ne pouvons que vous conseiller de vous précipiter sur ce deuxième roman de Cécile Coulon. C'est avec une grande maturité qu'elle entraîne le lecteur dans son univers sombre où chaque personnage se bat contre ses fêlures intérieures, aucun n'en sort indemne. Le drame est là dès les premières pages et le suspense est distillé avec une grande habileté. Que va-t-il arriver à Thomas, jeune homme sensible et fragile ? 

Le roi n'a pas sommeil raconte le destin tragique d'un enfant maudit : Thomas Hogan.
Un conte dont le charme poétique opère irrémédiablement sur le lecteur. A la mort de son père qui lui lègue sa fortune, William Hogan, le père de Thomas, rachète une propriété d'une beauté sauvage et subjuguante : deux hectares de forêts envahis par les framboisiers sauvages et où paissent des cerfs et des biches. Une fois sa fortune dilapidée, il se tue au travail, de jour, à la Scierie du village et, de nuit, à la gendarmerie où il classe les dossiers des affaires les plus sordides.
Est-ce cette proximité avec le crime ? Il est sombre, triste et violent. Mais il travaille dur et c'est un bon parti. Un soir de bal au village, il séduit une beauté, Mary, et l'épouse. Thomas naît de cette union. C'est un bel enfant, à l'opposé de son père, fragile et vulnérable. Mais sa vie bascule le jour où William s'entaille profondément la main droite à la Scierie. Cette blessure gangrène et emporte le père sans que le médecin de famille, O'Brien, ne puisse rien y faire.
Comme un signe de mauvais augure, l'accident plane désormais sur le destin de Thomas. Celui-ci grandit et connaît l'amitié avec Paul, son double à qui tout l'oppose, puis l'amour avec Donna, l'admirable assistante du Docteur O'Brien. Bientôt, son destin sombre le rattrape : il deviendra pour tous le " fils maudit " de Mary, une légende. Dans un style sobre mais imaginé, Cécile Coulon nous entraîne dans un univers d'émotion qui allie une atmosphère paisible, et une mélancolie indicible.
Son talent tient à sa capacité à rendre magique le quotidien et le banal.

 

betty

"Betty" - Arnaldur Indridason - Editions Métaille

L’auteur, ARNALDUR INDRIDASON abandonne cette fois son personnage de flic fétiche pour nous entrainer dans une sombre histoire machiavélique. Sentiments exacerbés et manipulations sont au RV de ce polar haletant sans parler des différents coups de théâtre tout au long de ma lecture. Un peu lassée de l’univers des auteurs nordiques, celui-ci m’y fait replonger avec délices !

Karine

 

percin

"Le premier été" - Anne Percin - Editions du Rouergue

Après « Bonheur fantôme », Anne Percin, auteur jeunesse, nous entraîne dans un village au fin fond de la Haute Saône. Avec une grande justesse, elle décrit les affres de ce difficile passage qu’est l’adolescence au travers du récit qu’une trentenaire fait à sa sœur d’un événement s’étant déroulé une quinzaine d’années plus tôt et dont elle ne s’est jamais remise.Comme dans son premier ouvrage, elle procède par petites touches, montrant à nouveau toute sa connaissance de l’âme humaine. Un roman dans lequel chacun retrouvera une part de sa propre jeunesse…  Valérie

 

Metin-Arditi

"Le Turquetto" – Metin Arditi – Actes Sud.

Nous sommes au début du XVIè siècle à Constantinople, un jeune garçon, habile dessinateur, se rêve peintre; nous le retrouvons quelques années plus tard à Venise, où il est devenu sous le nom du Turquetto, ce grand peintre adulé de tous, après avoir été apprenti dans l’atelier du Titien.  Pourrait-il être le véritable auteur de « l’homme au gant »  attribué au Titien et dont la signature présente une anomalie ?  C’est à partir de ce postulat que Metin Arditi nous livre un roman flamboyant et haut en couleurs comme une peinture vénitienne. A noter que grâce à cette histoire,  j’ai découvert ce tableau (exposé au Louvre), qui est une pure merveille. 

 VISUEL ANGES

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